-Famars: Castellum, Château, Manoir ?
________________________________________________________________________________ Castellum, Château, Manoir… son nom a changé, sa construction et sa fonction aussi. Mise à jour du 12/08/2020 Note préliminaire : Des passages de cet article sont rédigés en prenant comme source un article de « La Voix du Nord » du 8 Août 2010
1°)Castellum : En 276, le temple dédié à Mars, dieu de la guerre, est dévasté par les Barbares. À la fin du IIIe siècle, les Lètes reconstruisent leur ville sur cet emplacement à l’aide d’ailleurs des matériaux dudit temple. Vingt ans plus tard, ils y bâtissent aussi un « castellum », muraille dotée de 13 ou 16 tours selon les écrits, afin de protéger les habitants de Famars contre les envahisseurs. Il préfigure un premier château, qui traversera les siècles. Mais en 1340, l’année qui voit le duc de Normandie, dauphin de France, et le conte d’Eu y planter leurs tentes, le château brûle. Ci dessous représentation 3D extraite de Google Earth
. Ci dessous un projet de la représentation du Castellum réalisé par HEXA-TECHPC
Il est possible de consulter le plan des fouilles effectuées dans cette zone en 1825 sur le site de la Bibliothèque municipale de Lille. Lien http://numerique.bibliotheque.bm-lille.fr/sdx/num/carton_44-09/ca44-09__01
Plan des fouilles de 1825
ca44-09__01 plan fouilles famars
2°)Château :
En 1662, un nouvel édifice voit le jour et durant deux siècles, il est la demeure de la famille Le Hardy, seigneurs de Famars et d’Aulnoy. Les restes de Charles-Alexandre le Hardy, mort en 1774, et de son épouse Marie-Thérèse Leboucq sont d’ailleurs inhumés dans l’église de Famars.
Le Château « Paillez » sur la photo ci dessous:(Cliché « La voix du Nord »)
Ou encore ce cliché ci dessous. Source Bibliothèque de Valenciennes.
En cliquant sur le lien vous pouvez zoomer la photo.
Une autre vue du château Paillez ↓
Source Bibliothèque de Valenciennes. En cliquant sur le lien ci dessous vous pourrez zoomer la photo.
La terrible année 1918
Détruit lors du terrible bombardement d’octobre 1918, le château alors connu sous le nom de « Château Paillez » sera dévasté une nouvelle fois et seul en subsistera le soubassement.
3°) Manoir
C’est sur ce même soubassement qu’en 1918, Henri Harpignies va commencer l’édification du château actuel, le… troisième donc. Celui-ci ne sera cependant jamais véritablement achevé et en 1938, Pierre Harpignies, succédant à son père, vend ce manoir inachevé (que son père n’a jamais habité) à Gaston Lionne, cultivateur sarrasin. En 1939, le château servira de cantonnement au 33e RI, puis au 40e d’artillerie avant d’être occupé par les Allemands.
Gaston Lionne, déporté en 1943, ne reviendra pas des camps, et ses deux fils, également cultivateurs, s’installent au château qui se transforme petit à petit en ferme.
C’est en 1998 que la famille Macaluso, amoureuse des vieilles pierres, fait l’acquisition du bâtiment. Depuis, elle s’emploie à lui rendre vie et lustre d’antan, à l’image de la toiture couverte d’ardoises naturelles et même découpées à l’ancienne pour la tour. Si les travaux se poursuivent toujours, ce manoir est néanmoins déjà redevenu un joli fleuron pour la commune et il impose dorénavant sa silhouette élégante à la vue des automobilistes venant de Maing et de Quérénaing
…tPh. L. (CLP)
Contacts et renseignements complémentaires auprès du CHAS (tel mairie : 03 27 28 10 20).
Ci-dessous Le Manoir de Famars du temps de sa splendeur dans les années 1920
(Extraits d’un article de la Voix du Nord du 8 Septembre 1986)
Henri Harpignies (1872-1934) à ne pas confondre avec le célèbre peintre du même nom (1819-1916), voir Généalogie en fin d’article, après avoir fait fortune dans la confection, voulut sans doute porter témoignage de celle-ci aux yeux des générations futures. Hélas sa fortune n’était plus à la hauteur de ses prétentions et les travaux furent interrompus au début de l’aménagement intérieur. Son fils pierre mit un point d’honneur à régler toutes ses dettes et vendit ce qui pouvait l’être.
Le château devint ferme, de la salle de jeu on fit une étable et du salon une écurie. L’étage fut laissé ouvert à tous vents. Le toit de la tour perdit ses tuiles.
Le château n’aura jamais été un vrai château, la ferme n’aura jamais été une vraie ferme.
Photo de 1981 (auteur)
Ci dessous vue aérienne extraite de l’article du 09/09/1986
Arbre généalogique des Harpignies. ci-dessous:
Touche verte :Henri Joseph Harpignies le célèbre peintre Valenciennois. Un boulevard de Valenciennes porte le nom.
Touche Mauve :Georges Félix Pierre fils de Henri Gustave Joseph (touche jaune) qui fût à l’origine de la construction du manoir.
Les 3 touches jaunes correspondent aux fils Gabriel et Henri qui succédèrent à leur père Maurice à la direction de la Brasserie « La Famarienne ».(fera l’objet d’un autre article dans ce blog).
Touche Orange :Claude Henri Louis, était l’armurier que les Valenciennois connaissaient.
Photo prise par les ateliers Nadar du peintre Henri Joseph Harpignies (Source Bnf Gallica)
Photo récente du château ↓
et celle-ci prise en hiver 2011
Et pour finir un tableau du peintre Henry Joseph Harpignies qui a pour titre. :Allée des tilleuls du Château de Famars
Le paysagiste et dessinateur Henri Joseph Harpignies naît le 28 juillet 1819 à Valenciennes et décède le 28 août 1916 à Saint-Privé dans l’Yonne.
Il est le fils d’Adèle Lequime, fille d’un important financier et homme d’affaires belge et d’Henri Harpignies, actionnaire et administrateur des forges de Denain et d’Anzin et propriétaire d’une importante fabrique de sucre.
Harpignies passe son enfance entre Valenciennes et Famars où se trouve l’usine de son père.
Ci dessous maison natale d’Henri Harpignies (Lycée Notre Dame à Valenciennes.)
Fin de l’article mis à jour le 12/08/2020
Je connais la partie de l’histoire où le chateau appartenai aux époux LIONNE .. Mon père qui les connaissait a participé à la réparation de l’électricit& qui n’existait plus , après la guerre je penses . Je connais les petits enfants de M Lionne . Ce château est quand même restauré intelligemment et agréable à regarder pour les habitants des environs .. n’en déplaise à certains ..
Beaucoup d’émotion à la lecture de cet article et surtout en regardant ces photos . Je suis née et j’ai vécu dans ce château transformée en ferme toute mon enfance, mon adolescence, et ce, jusqu’à l’âge de 21 ans.
Je regrette toutefois qu’on ait oublié de mentionner un fait important au sujet de mon grand père qui a été un résistant de la première heure. Arrêté par la gestapo qui est venu l’arrêté au château pour l’emmener à la « commandatur » et n’en n’est jamais revenu. J’aurais aimé qu’on précise » déporté pour faits de résistance »
La partie basse du château a été vendue par le département après une triste histoire familiale due à la maladie de mon père.
Marie Claire Lionne
Je vous remercie beaucoup Mme Lionne d’avoir lu cet article et d’ apporter ces précisions concernant votre grand père. Ce blog est un blog personnel tout à fait indépendant du site officiel de la mairie. Ce blog est également indépendant du site du Cercle Historique et Archéologique Sarrasin, (CHAS). Essayez de les contacter pour ajouter l’épisode de la bravoure de votre grand père dans leurs publications.
bonsoir pour la photo noir et blanc de la Voix du Nord du 8 Septembre 1986 cette photo date de bien avant 1918 car sur cette photo ont y voit l’ancien clochet ou la tour et vers l’ouest alors que maintenant il est a l’est,detruit lors du bombardement de 1918 en meme temps que le chateau.
cdlt
Bonjour frédéric
Merci pour ces précisions, en effet comme vous le remarquez la tour d’angle a disparu lors de la reconstruction du château.Je n’y avais pas prété attention.Cependant des photos récentes en montrent encore le soubassement.
Et comme vous le dites la photo date d’avant 1918 (Celle du Château Paillez) puisque le château a été détruit en 1918.
Par contre sur la photo N&B des années 20 , (qui fait l’objet du reportage de la voix du Nord de septembre 1986), le clocher qui apparait sur la gauche de la photo est celui de la ferme attenante au Château.
bonne journée.